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Sorties théâtrales :

 

Au théâtre de la Criée, 30 quai de Rive Neuve, 13007

Au théâtre du Gymnase, rue du Français, 13001

Au théâtre de la Minoterie-Joliette, 13001

 

Ceux qui errent ne se trompent pas de Maëlle Poésy 

Dans le nom de Thiphaine Raffier

C'est à Marseille, au théâtre de la Criée, que nous avons pu assister à une représentation de la pièce, Dans le Nom, écrite et mise en scène par Tiphaine Raffier (artiste associée à la Criée). La pièce, deuxième du palmarès de son auteur, évoque une tragédie du langage et remet en cause la notion de coupable à travers un complexe agricole moderne. C'est ainsi que l'on peut aussi retrouver derrière cette pièce une métaphore politique critiquant le capitalisme mais aussi les discours populistes à travers l'exploitation et l'implicite de la langue utilisées par le Front National (avec le récit de Nadine, extrait sur un forum internet d'extrême droite).

 

L'entrée dans la pièce se fait de façon assez violente avec une utilisation importante des sons et lumières (poussant même l'organisation à donner des bouchons d'oreilles à chaque spectateur). Cette entrée en matière a pour but de casser les clichés sur le calme du monde agricole, mais cherche aussi à immerger le spectateur dans un monde inconnu, qui semble effrayant par la violence présente dès le début.

Toujours dans un but critique, la metteur en scène a choisi de montrer de quelle façon la religion est utilisée en politique à travers le personnage de l'Homme de Lacroix. Un jeu de narration est aussi mis en place par le passage de la première personne (Ilona) à la troisième (l'écran), ce qui crée une objectivité difficile à remettre en cause par le spectateur.

Enfin, j'ai vraiment apprécié ce spectacle car il nous fait découvrir un monde nouveau, et il met en scène une tragédie du langage. Celle-ci est bien rodée et représentée. Ma seule critique négative sera que l’intrigue est un peu laissée de côté face aux différents sujets de réflexions et critiques.

 

Ainsi, je retournerais sans problème découvrir la prochaine pièce de Tiphaine Raffier à la Criée en 2017-2018.

                                                                                                                                                                          Jules Bazelaire

 

Ce que j’ai préféré dans la pièce intitulée Dans Le Nom est la mise en scène mystérieuse et agressive. Elle relate les mésaventures d’Ilona et de son frère Davy, agriculteurs sous l’emprise d’une malédiction, à laquelle ils ne pourront se délivrer qu’en découvrant le nom de celui à l’origine du sortilège.

Le passage qui m’a interpelé est celui de la nuit traumatisante, condamnant le personnage d’Ilona à subir la souffrance d’une malédiction. Point culminant de l’intrigue, ce passage montre la rupture du langage par la surdité brutale qui la frappe. Cette brusque transition captive le spectateur par sa violence autant visuelle qu’auditive.

Ainsi, pour faire rentrer le public dans une ambiance oppressante, la metteuse  en scène choisit d’utiliser les éclairages : des lumières violettes rappelant les ténèbres, elles fusent et éblouissent la scène par rafales.

De plus, une voix-off énigmatique résonne dans la salle, dévoilant le déroulement de cette nuit d’horreur. Celle-ci donne une dimension incantatoire à l’évènement, contraignant le spectateur à entendre le châtiment démoniaque dont la comédienne est victime. D’autre part, la musique forte et rythmée, fait vibrer les basses, nous faisant trembler nous aussi comme les personnages. Sans oublier l’actrice, les cheveux détachés, qui ne cesse de se mouvoir, expérimentant différentes positions aux allures presque surhumaines, comme un être surnaturel dont la masse capillaire se balance d’un mouvement à l’autre.  

Seule sa silhouette est perceptible sur scène. Isolée sur les planches, elle perd son visage, il devient impossible de l’identifier. Elle perd son identité...

C’est donc, dans cette atmosphère pesante, qu’évolue la comédienne, comme enfermée sur elle-même dans une surdité et une obscurité totale, retranscrite sur scène par une stimulation violente des sens visuels et auditifs. 

 

                                                                                                                                  Lilou Bret

L’histoire et l’intrigue prennent place dans un cadre agricole, en plein milieu d’une campagne. Hélas, ce n’est pas la campagne stéréotypée à laquelle vous pensez.

C’est ici un rural profondément lugubre, ténébreux et déchirant, où même les rayons du soleil n’osent se glisser. Au lever du rideau le spectateur nage déjà en pleine controverse, trois personnages font leur apparition dans une atroce cacophonie et parmi eux, les deux protagonistes : Ilona et Davy.

Le frère et la sœur, à la recherche de la réussite et de la conquête du commerce agricole sont pris pour cible, mais par qui ?

Une malédiction vient poser un voile sombre sur cette pièce manquant de lumière. Le temps s’écoule et les agriculteurs commencent peu à peu à perdre leurs ressources, leurs animaux et Ilona perd quant à elle l’ouïe.

 

    Le moment qui m’a le plus marquée, est lorsque Ilona apprend le langage des signes. C’est une scène charnière selon moi . En effet, depuis le lever de rideau, les bruits, les sons et les cris s’enchaînent, mettant également notre capacité d’écoute en danger.

Cependant, cette atmosphère assourdissante s’évapore lors de ce petit instant, durant lequel la jeune comédienne fait des gestes avec ses mains. Afin que le public comprenne cette danse manuelle, la signification des gestes est projetée. Un silence s’installe, forçant le spectateur à observer et à admirer ce beau défilé de mots sur l’écran de projection. Nous assistons donc à une opposition semblable au jour et à la nuit, représentée par un changement de sonorités.

Je qualifierais cet instant de «  fracture », le contexte sonore et visuel change du tout au tout, et c’est cette mixité que j’ai apprécié, ce mélange de sens tout au long de la pièce, c’est l’exploration et l’exploitation de plusieurs possibilités de mise en scène. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Nourhane Boutarfa

All  Bovarys

Incendies de Wajdi Mouawad

 

Clara Le Picard est auteure, metteure en scène, comédienne, elle s'intéresse à la société contemporaine, cette fois-ci par le prisme du premier roman moderne Madame Bovary. Comme elle va avoir quarante ans, c'est le temps du bilan et comme Madame Bovary est un roman qu'on peut lire à tous les âges de la vie et que Flaubert a dit : Bovary, c'est moi, Clara dit : « moi, c'est Clara Le Picard. Alors est-ce que Madame Bovary, c'est Clara Le Picard?». Pour questionner ce problème de fond qui nous concerne tous, elle imagine faire un spectacle avec quatre experts qui scruteront le roman pour savoir où on en est du bovarysme aujourd'hui.

 

http://www.theatrejoliette.fr/lib_php/download.php?fileid=48&type=File&round=84911511

The Valley of Astonishment

300 el x 50 el x 30 el

Le théâtre de l'Absurde, version japonaise ?

Super Premium Double Vanilla rich

80 personnages, un décor plus vrai que nature et un dispositif permettant de voir à travers les murs. Le théâtre et le cinéma spectaculairement entremêlés. Une expérience, un voyage. Porte-étendard du renouveau du théâtre flamand, FC Bergman ne recule devant rien pour cerner le tragique de la vie. Avec la complicité des théâtres de Martigues, Istres et Port-de-Bouc.

Sur scène, un village entouré d’une véritable forêt. En son centre, un homme occupé à pêcher. Tout semble calme, mais derrière lui palpite la vie. La caméra s’invite à l’intérieur de chaque maisonnée. Retransmises sur grand écran, ces intimités volées composent la fresque sensible d’une communauté en attente d’un déluge. Entre renoncement et obstination, cocasserie et violence, chacun compose comme il peut avec son angoisse. Privilégiant les images aux mots, l’obscur au clair, les créateurs du collectif FC Bergman orchestrent, dans ce spectacle dont le titre évoque les dimensions de l'Arche de Noé, une redoutable mise à nu de l’âme humaine, une sublime peinture de l’absurdité de notre condition. Une histoire d’hommes en proie à leurs propres failles, tout à la fois féroce et aimante.

Comédiens invités Wom Verachtert, Paul Kuijer, Herwig Ilegems, Gert Portael, Cedric Van Den Abbeele, Shana Van Looveren, Evelien Bosmans, Bien De Moor, Gert Winckelmans, Ramona Verkerk, Greg Timmermans, Arne Focketyn, Luc Agemans,Matthieu Sys

Décor FC Bergman prise de vues Thomas Verstraeten costumes Judith Van Herck direction de production Celine van der Poel production FC Bergmanproducteur délégué Toneelhuis avec nos remerciements à wp Zimmer,Matthijs Kuijer, Lieven Slabbinck, Hugo Moens, Eric Biebauw, Slagerij Vandewalle, Anke De Pooter, Mol Mertense 

Platonov (adaptation du texte de Tchekhov)

La première pièce d’un jeune auteur de dix-huit ans, Anton Tchekhov, qui va révolutionner l’écriture dramatique et inventer des « comédies » humaines bouleversantes, pleines d’enthousiasme et de désespoir, d’utopies et de frustrations, dans l’attente d’un monde nouveau qui a bien du mal à naître.

« On est à la campagne, dans la propriété d’Anna Petrovna, une jeune veuve accablée de dettes. Il y a là des banquiers, des propriétaires fonciers sentimentaux, des pique-assiettes avec des pellicules sur leur veste, des jeunes femmes belles et déterminées, des retraités qui s’endorment à la moindre occasion...

La presse en parle :

«Interprété par le collectif les Possédés, judicieusement rejoint par Emmanuelle Devos, ce Platonov sans excès d’affect séduit et captive.» L’Express, janvier 2015.

"Emmanuelle Devos irradie la scène de sa présence. Dans un jeu subtil et affirmé, maîtrisant admirablement les ruptures de ton, la comédienne brille comme un feu follet, vibre, exalte le désir, frivole, sensuelle, complexe, tragique." JDD Janvier 2015

En attendant Godot

Mise en scène de Jean-Pierre Vincent

65 ans après le texte de Beckett, Jean-Pierre Vincent nous présente sa mise en scène du réputé En attendant Godot.

Godot ne viendra pas, bien que nous l’attendions au côté des personnages. L’attente est longue, jusqu’au coucher du soleil, où la lumière jusque là intense et chaude devient plus froide, peut-être plus inquiétante.

Se pose alors la question de se pendre, hélas il n’y a pas de corde !

Vladimir et Estragon, c’est un duo maladroit, mal-assorti mais terriblement touchant et attachant, alors que Pozzo est révoltant, choquant, d’autant plus que personne ne semble en mesure d’arrêter sa violence qui se déchaîne sur son pauvre compère, Lucky, alors que le jeu d’acteur de Fréderic Leidgens est exceptionnel.

C’est une pièce intense qui nous amène à nous questionner sur notre propre existence. Le jeu des acteurs, troublant et attendrissant, nous donne tour à tour envie de rire ou de pleurer. Un spectacle rempli d’émotions.

                                                                                                                                                                                                                  Julia Roure

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